La clairvoyance de la reprise
Chaque matin j'écris mes réflexions dans un journal, voici celle de cette semaine. (Stoïcisme, Réseaux sociaux, Productivité...)
À toutes celles et ceux qui vont reprendre le travail après la coupure estivale en se disant :
« Mais qu’est-ce que je fous dans ce boulot, mais qu’est-ce que je fous dans cette vie ».
Un autre monde existe
Mais il faut prendre soin de cette clairvoyance qui nous touche quand on a réussi à faire un peu de place dans la tête.
Elle est beaucoup trop éphémère et le quotidien reprend vite ses droits sur nos espoirs enfouis.
Choisir de ne pas être touché par le jugement
Le jugement des autres arrive, quoi qu’on décide, nous ne pouvons pas le contrôler. Mais nous pouvons choisir la façon dont nous allons y réagir.
Soit il nous fait douter, soit il nous nourrit pour avancer.
Nous avons le contrôle sur ce qu’il provoque.
Couper complètement les réseaux sociaux
J’ai complètement coupé les réseaux sociaux pendant trois semaines.
Au début ça m’a terriblement manqué et je me surprenais à prendre mon téléphone pour m’y connecter, presque machinalement.
Puis quelques jours plus tard, j’ai complètement oublié leur existence, brutalement.
Pendant cette trêve j’ai retrouvé le plaisir du temps long, le bonheur simple de jouer avec mes enfants et de l’ennui, tout simplement.
Et je sais que si j’y retourne pour le boulot, je n’arriverai plus à m’en passer à peine quelques heures après.
Les réseaux sociaux cassent quelque chose de profond dans nos vies et c’est quand on arrive à s’en passer que ça devient évident.
Je conseille l’expérience.
La productivité c’est comme un tunnel sous terrain
La recherche de productivité poussée à extrême, c’est comme emprunter un tunnel sous-terrain.
Il n’y a pas de virages, le trafic est fluide et régulier.
On va plus vite, car notre seul but est d’avancer.
Mais qu’est-ce qu’on s’ennuie…
Le voyage ne laisse aucune trace, on ne voit rien de ce qu’il se passe autour, chaque kilomètre se ressemble.
Et le pire… c’est qu’on finit souvent par arriver avant les autres.
Savoir ce qu’on veut, c’est d’abord savoir ce qu’on ne veut plus
Ce matin, je me suis assis derrière un bureau pour la première fois depuis un mois.
Plein de choses étaient vides de sens, celles qui avaient le plus d’importance avant cette coupure, sont maintenant celles qui me laissent complètement indifférent.
Je n’avais jamais réellement coupé plus de 10 jours d’affilée depuis 18 ans…
J’étais un peu effrayé à l’idée de vivre cette expérience et je n’ai pas été déçu du voyage.
Même si je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie, désormais je sais ce que je ne veux plus faire et m’assoir derrière un ordinateur chaque matin en fait partie.
Assumer ses pensées
Nous sommes en paix lorsque nos pensées, notre discours et nos actes, sont cohérents entre eux.
Dans ce trio vertueux, le plus difficile à harmoniser est surement la pensée.
Nos paroles sont publiques, nos actes sont visibles aux yeux de tous, ce qui n’est pas le cas de nos pensées profondes.
Si nous n’agissons pas en conséquences de ces dernières, personne ne pourra nous juger, car personne ne sera au courant.
À part nous-même, ou notre inconscient.
C’est peut-être ce qui peut provoquer le plus de torts, le fait de savoir qu’on se ment à nous-mêmes, en mentant aux autres au passage.
Assumer ses sentiments est probablement la première étape par laquelle commencer, dans cette recherche de cohérence et donc de paix intérieure.
Commencer par mettre le doigt sur nos sentiments profonds, les assumer publiquement et ensuite agir en conséquence.
Ressentir est différent de réagir
Il y a plein de choses du quotidien sur lesquelles nous n’avons pas le contrôle.
La météo, la façon dont les gens conduisent, le comportement de nos collègues, de nos clients, etc.
Mais j’aime bien me souvenir que malgré cette impuissance, nous gardons le contrôle sur le principal : la façon dont on va réagir face à tout ça.
On ne peut pas s’empêcher de ressentir des émotions, mais on peut choisir de les laisser couler pour ne pas qu’elle nous affecte.
Sinon nous amplifions la portée de ces actes externes et nous subissons un double effet négatif :
Les conséquences directes : une erreur d’un collègue, la pluie qui nous mouille…
Plus les conséquences sur notre humeur : la déception, l’énervement, la colère…
Pour les premières, nous n’y pouvons rien.
Mais pour la deuxième, nous sommes les seuls maîtres à bord et nous pouvons choisir de ne pas leur donner d’importance.
Comprendre ça, c’est comprendre que nous avons un super pouvoir que nous n’avons encore jamais utilisé.
Besoin VS envie
Je n’ai pas besoin de cette montre connectée avant de pouvoir faire du sport.
Ni de cette caméra dernier cri pour me mettre à faire des vidéos.
Ou de ce robot multifonction pour commencer à manger sainement.
Mais j’en ai envie.
Le besoin est indépendant de notre volonté, nous ne le contrôlons pas, il est nécessaire.
Si nous ne buvons pas, nous mourrons. On a besoin de boire, que ce soit avec ou sans cette nouvelle gourde connectée qui nous fait envie.
Si nous ne mangeons pas, nous mourrons. On a besoin de manger, que ce soit avec ou sans ce nouveau gadget de cuisine qui nous fait envie.
Commencer à faire la distinction entre le besoin et l’envie, c’est commencer à faire les choses pour l’intérêt direct qu’elles apportent.
Le reste, ce ne sont que des artifices pour alimenter nos craintes et nos excuses.