Les algorithmes nous enferment dans des bulles
Dans ces réseaux qui se disent sociaux.
Tout le monde utilise les mêmes réseaux sociaux, alors qu’ils n’ont pourtant jamais été aussi différents.
Fan de cuisine, de sport, de jeux vidéo, de tech... chaque fil est personnalisé et étudié au millimètre.
Il suffit qu’on ait un petit moment d’ennui et on sort notre téléphone pour y échapper.
Un film un peu lent, une discussion un peu moins intéressante, le récit de la journée de nos enfants, ou celui de notre partenaire... hop on dégaine le distributeur de dopamine.
Au moins, lui, il nous comprend.
À force d’abreuver notre cerveau de choses qu’on aime, on finit par ne plus se satisfaire du reste.
Les centres d’intérêt de nos proches sont devenus insipides.
On s’enferme dans une bulle agréable, molletonnée et de plus en plus hermétique.
Elle colle tellement à nos centres d’intérêts, que l’on n’a plus envie de la quitter.
Comme si quelqu’un avait créé une chaine de télévision exclusivement remplie de programmes qui nous plaisent et qui affiche de la nouveauté sans se répéter.
S’endormir ? Ça en devient ennuyeux, alors on scrolle jusqu’à épuisement.
Se réveiller ? La journée va être fade, alors on allume le téléphone dès le matin.
Les petits moments de la vie sont devenus sans intérêt.
Les algorithmes ont mis la barre trop haute et nos paliers de satisfaction intellectuels ont tellement été relevés, que seuls nos fils d’actualités personnalisés peuvent prétendre à les atteindre.
On s’éloigne les uns des autres, car la paroi de nos bulles s’épaissit au rythme de l’amélioration de ces réseaux, dits “sociaux”.
Ce n’est pas qu’on ne veut pas faire rentrer les autres dedans, ce sont simplement les autres qui n’ont plus envie de le faire.
Chacun bien au chaud dans sa bulle confortable.

