La tech ne vous sauvera pas
Un bon bûcheron saura couper une branche avec une scie à main, un mauvais se coupera le bras avec une tronçonneuse. Les outils ne sont rien sans motivation et méthode.
Dans la vie perso, comme dans la vie pro on se cache trop souvent derrière la tech.
Comme si c’était le remède miracle à tous nos projets.
Enfin, plus précisément le remède miracle à notre manque de motivation ou de compétences.
Croire que c’est l’outil qui fait tout est une grossière erreur.
Croire que c’est le vélo qui fera le cycliste
Penser que c’est le CRM qui fera le vendeur
S’imaginer que c’est l’outil de ToDo qui dicte notre productivité
Penser que c’est l’outil d’e-mailing qui améliore le taux de clic
Croire que c’est la caméra qui influence la qualité du film
Etc.
Oui c’est vrai, j’adore les outils.
Mais je suis aussi réaliste sur le fait que l’outil nous améliore, mais ne nous remplace pas.
Il augmente notre efficacité et nos résultats, mais il le fait seulement si on a déjà une bonne méthode et une bonne motivation.
Il y a une citation que j’adore et qui reflète bien cet état d’esprit :
Si tu n’as pas honte de ton produit quand il sort c’est que tu l’as sorti trop tard
Il y a quelques années j’ai créé une startup avec mes deux anciens associés.
On voulait sortir une plateforme de formation sur les logiciels de gestion.
La réussite ne reposait pas sur le fait d’avoir des clients qui allaient suivre des formations, mais plutôt sur les formateurs qui allaient alimenter la plateforme en nouveau contenu.
Le but était de faire venir des formateurs en freelance afin qu’ils créent des formations sur tous les sujets “back office” d’une entreprise.
Ça leur aurait permis de se faire de l’argent en vendant leur savoir et on aurait touché une commission au passage sur chaque formation vendue.
Business classique de l’intermédiation.
La stratégie en 5 étapes pour avoir plus de clients (free)
Les étapes concrètes en 5 étapes pour mettre en place une stratégie qui rapporte des prospects, sans démarcher
Qu’est-ce qu’on a fait ?
On a dépensé la plus grosse partie de notre énergie (et de notre argent) à développer la plateforme.
Quasiment 1 an pour créer toute la partie “tech”, avec 2 développeurs à temps plein et 100 000 € d’investissement.
On a même développé notre propre player vidéo et système de paiement en ligne.
(Coucou Wistia et Stripe).
Alors qu’on aurait dû garder cette énergie et cet argent pour rechercher des formateurs, puis des clients.
Résultat, on s’est retrouvé avec une super plateforme de formation, sans formation dessus et sans clients.
Autant dire que ça ne servait pas à grand-chose.
Au bout d’un moment on avait utilisé tout le cash qu’on avait et on a malheureusement dû se séparer des développeurs.
Donc plus personne pour maintenir la plateforme, donc plus de plateforme.
La solution
Pour ne pas perdre tout ce qu’on avait fait, on a décidé de bricoler un site en utilisant des composants existants sur le marché.
En 1 semaine on a créé un site wordpress à l’arrache, on a migré nos formations dessus et on a récupéré les clients qui avaient acheté des formations.
Franchement, on a déployé en 1 semaine ce qu’on avait créé de toutes pièces en 1 an.
Certes ce n’était pas aussi joli et aussi ergonomique, mais ça suffisait pour se former en ligne.
La morale de cette histoire ?
Si on avait passé une semaine dès le début à déployer un site perfectible mais fonctionnel, on aurait eu 1 an et 100 000 € pour trouver des formateurs et des clients.
La startup existerait peut-être encore et on serait les leader de la formation en ligne pour les entreprises.
Pas d’échec, que des leçons.
Depuis ce jour, j’essaye d’appliquer cette expérience à tous les projets dans lesquels je me lance.
Aller vite
Tester
Améliorer
Si on attend que tout soit parfait pour faire les choses, je vous arrête tout de suite, ça ne le sera jamais et ça repoussera éternellement notre passage à l’action.
Conclusion
Si tu veux faire des films, t'as juste besoin d'un truc qui filme (Orelsan)
→ Pour commencer à commercialiser ses produits en tant que commercial : Il suffit d’un Google Sheet et de la volonté.
C’est pas le CRM dernier cris qui fera de nous un meilleur commercial.
→ Pour commencer à faire des vidéos sur YouTube : Il faut un smartphone et de la créativité.
Croyez-moi c’est pas le matos qui fait le nombre de vues.
Si la vidéo n’est pas intéressante et mal écrite, la qualité de la caméra n’y fera rien.
→ Pour s’organiser au quotidien : Il faut un bloc-notes et une bonne méthode d’organisation.
Passer 3 heures à créer son “système” parfait sur Notion, c’est déjà 3 heures qu’on ne passe pas à traiter ses tâches.
→ Pour automatiser ses tâches : Il faut déjà savoir les faire nous-même.
Ça ne sert à rien de vouloir automatiser quelque chose qu’on ne sait pas déjà faire manuellement.
Oubliez 2 secondes Zapier et sortez l’huile de coude.
Quand ça tournera parfaitement à la main, il sera venu le temps de l’automatisation.
Mais du coup ? Les outils ?
Du coup les outils ne sont pas à jeter, bien au contraire.
Les outils sont là pour faire mieux, plus vite et plus fort.
Quand on a la bonne méthode et la bonne motivation, l’outil va sublimer le process et permettre de passer à l’échelle.
Mais ça ne fonctionne que dans un sens.
D’abord la motivation, la méthode et ensuite l’outil.