Analogique : ces objets peuvent nous sauver de notre smartphone
Vinyle, Appareil photo argentique, montre automatique, réveil analogique... Autant d'objets qui peuvent nous aider à ne pas utiliser notre smartphone à longueur de journée.
Aujourd’hui on utilise notre smartphone pour tout.
Prendre une photo, écouter de la musique, faire la cuisine, écrire quelque chose…
C’est la définition même de cet objet , un support intelligent qui ne sert plus uniquement à téléphoner, mais aussi à faire tout le reste.
TOUT le reste.
Sauf qu’à chaque fois qu’on saisit notre téléphone pour faire une de ces activités, on s’expose aux diverses notifications provenant des réseaux sociaux et par la même occasion, au scrolle infini qu’ils peuvent provoquer.
J’attrape mon téléphone pour mettre de la musique « Ah tiens j’ai une notification Instagram ».
Je veux regarder une recette de cuisine « Super, il y a une nouvelle vidéo YouTube sur l’everest ».
Je prends une note pour mon prochain article « Tiens il y a un nouveau job qui s’est libéré sur LinkedIn ».
Résultat, en voulant faire une tache banale de la vie quotidienne, on se retrouve à scroller pendant des heures sur notre réseau social préféré.
Alors on fait quoi ?
On mise sur la praticité et on accepte de s’exposer à la tentation tout en essayant de la réfréner.
Ou on décide d’utiliser d’autres objets pour les tâches courantes, afin de nous éviter de saisir notre téléphone pour un oui ou pour un non.
Vous l’aurez compris avec le titre de cet article, je vais plutôt me pencher sur la seconde option en essayant de voir quelles sont les alternatives qui sont à notre disposition.
J’ai listé 6 usages du quotidien qu’on a pris l’habitude de faire avec notre smartphone et qu’on pourrait remplacer par d’autres objets :
Photo
Musique
Écriture
Cuisine
Lecture
Horloge / réveil
Photo
Je n’ai pas peur des mots : Le numérique a abimé notre rapport à la photo et le smartphone a fini de l’achever.
On prend 10 photos de la même scène, on dégaine notre téléphone pour un oui ou pour un non, on ne fait même plus attention à ce qu’on capture et le pire, c’est qu’on ne regarde même plus les photos qu’on a prises.
Pas étonnant que la photographie argentique fasse son grand retour (Pellicule).
Tout comme le vinyle dont on parlera plus tard.
Donc mon alternative est simple, je suis revenu à la photographie argentique.
Certes, il faut acheter des pellicules, maitriser quelques rudiments de la photographie et ensuite aller déveloper ses photos dans un labo.
Mais quel bonheur !
Il y a 36 photos dans une pellicule « classique ».
Donc on fait attention à ce qu’on prend, on ne se jette pas frénétiquement sur son appareil pour tout capturer.
Puis quand les photos sont là, le processus a été tellement contraignant, qu’on prend le temps de les regarder, de les partager, voire de les imprimer.
Rajouter des contraintes dans nos rapports aux choses, leur attribue la valeur du temps qu’on a passé dessus.
C’est parce que c’est « compliqué » que j’ai du mérite et de la satisfaction quand je vois le résultat.
De mon coté j’ai commencé avec l’appareil de mon père, le pentax K1000 (Qui est un des appareils les plus vendus de son époque et qu’on peut donc trouver facilement d’occasion pour quelques dizaines d’euros).
Puis au bout de quelques mois, après avoir validé mon attrait à cette pratique, je suis monté en gamme pour un voigtlander Bessa R3M, un peu plus exigeant, mais redoutablement passionnant.
Bien sûr ça ne plaira pas à tout le monde, donc on peut aussi s’équiper d’un petit appareil photo digital, qui nous permettra au moins de ne pas saisir notre téléphone dès qu’on a une photo à faire.
Musique
J’ai du mal à me souvenir à quand remonte la dernière fois que j’ai écouté un album entier de musique.
J’ai l’impression qu’on ne fait plus attention à ce qu’on écoute, qu’onon ne sait plus de qui vient cette chanson et qu’on zappe de titre en titre sans essayer de comprendre ce que l’artiste a voulu dire avec son album.
Le streaming nous offre un choix tellement large, qu’on ne sait plus quoi écouter et finalement on écoute toujours la même chose.
Comme au restaurant quand la carte est interminable, on se retrouve complètement lassé.
La musique est devenue une commodité jetable, donc aux grands maux les grands remèdes, le vinyle pourrait bien être la solution à ce symptôme inquiétant.
Au delà de la qualité audio largement supérieure, dés qu’on place un disque sur la platine on peut difficilement changer de titre toutes les 30 secondes.
Il faut se lever, lever le bras, le positionner manuellement sur la piste suivante et le rabaisser sur le nouveau morceau.
Donc on finit par écouter l’album entier, sans « zapper ».
On redécouvre le plaisir du temps long et on comprend un peu mieux ce que l’artiste a voulu véhiculer dans la cohérence entre les morceaux.
Bref, que du positif.
Vous allez me dire « c’est bien beau ton truc, mais je vais pas emmener ma platine dans le métro pour écouter de la musique ».
Pas de soucis on peut aussi ressortir son vieil iPod du tiroir, pour lui donner une seconde vie.
Par contre il faudra de nouveau acheter sa propre musique et si utilisez le vinyle à la maison, vous allez vous retrouver à acheter deux fois les mêmes albums.
Une version disque vinyle et une version iTunes.
Oui je sais, c’est chiant ! Mais comme pour la photo argentique, c’est parce qu’il y a des contraintes qu’il y a du plaisir.
La version simple consiste uniquement à faire revivre son iPod pour l’utiliser à la fois à la maison et dehors.
Ça permettra au moins de ne pas utiliser son téléphone pour pouvoir écouter de la musique.
Écriture
Souvenez-vous la dernière fois que vous avez tenu un stylo…
Sauf si vous avez des enfants à l’école et que vous êtes passés par la case « remplissage de formulaire », il y a fort à parier que ça date un petit peu, en tout cas que ça soit très rarement.
Dès qu’on veut écrire quelque chose, on ouvre l’application notes de notre téléphone (ou notion).
Mais en faisant ça, on s’expose aux notifications et à l’interruption de notre concentration.
Alors que pour cette activité précise, on en a besoin plus que pour les autres.
De mon côté j’ai ressorti le carnet et le stylo pour le coté journal quotidien.
Quel plaisir de voir les mots se coucher sans distraction sur une vraie feuille de papier, avec de la vraie encre dessus.
Comme si les mots prenaient plus de poids par le simple fait de leur présence physique.
Mais je cherche encore une solution pour l’écriture d’articles plus long (Comme cet article par exemple).
Ouvrir son ordinateur en est une, mais de la même façon que pour les smartphones, on peut vite tomber dans les notifications (Slack, Teams, E-mails…).
J’ai vu passer des machines à écrire nouvelle génération, mais pour le moment je trouve ça un peu cher pour ce que c’est (Sans compter que ça n’est pas livré en France).
Si vous avez des idées, je vous laisse me dire en commentaire, je ferai des « edit » si on trouve des alternatives sympas, car c’est vraiment pas la partie dont je suis satisfait pour le moment.
Cuisine
Vous avez déjà tapé une idée de recettes sur Google ?
Franchement c’est décourageant !
Il y a tellement de résultats qui ressortent qu’on ne sait pas laquelle choisir.
Quand on finit par en choisir une on se fait attaquer par des publicités intempestives qui nous gâchent instantanément le plaisir de cusiner.
Sans compter sur le téléphone qui se verrouille toutes les 30 secondes et les traces de gras qui s’accumulent sur la vitre de l’écran - Beurk.
Alors qu’un bon gros livre de cuisine bien massif, un livre qu’on aura choisi parce qu’on a une affinité avec son auteur et un livre qui nous fera voyager dans de belles illustrations.
Quand on cuisine on prend autant de plaisir dans la construction du plat, que dans sa dégustation.
Si on mise tout sur le résultat, on finit par ne plus vouloir faire le “chemin” et on s’expose donc aux plats préparés ou à la malbouffe.
Ouvrir un livre de cuisine, c’est retrouver le plaisir du processus.
Quel plaisir !
Lecture
Je ne sais pas si certains d’entre vous ont déjà essayé de lire sur leur smartphone, avec une application de liseuse comme Kobo ou Kindle par exemple.
Si vous arrivez à tenir plus de 5 minutes d’affilée, chapeau.
Un sms, whatsapp, appel, e-mail…
Autant de prétextes différents pour se sortir complètement de cet état de plénitude que nous provoque la lecture d’un bon roman.
Sans compter sur les lumières “bleues” qui nous abiment les yeux.
C’est franchement pas l’idéal.
Les solutions ?
Un livre papier ou une liseuse sans distraction (Pas un iPad, car on tomberait dans les mêmes problématiques qu’avec le smartphone).
Personnellement j’ai une liseuse Kobo depuis plusieurs années, mais je n’ai jamais pris autant de plaisir qu’avec un livre.
Résultat, je lis la non-fiction sur liseuse (développement personnel par exemple), mais je garde le plaisir du roman de fiction pour le livre.
Horloge / Réveil
Si mon réveil est sur mon smartphone, alors c’est le premier objet que je saisis au cours de ma journée.
Si j’attrape mon téléphone le matin pour arrêter le réveil, je n’ai plus qu’un geste à faire pour basculer vers les réseaux sociaux.
En faisant ça, on conditionne notre cerveau à répéter l’opération tout au long de la journée.
Donc la solution est simple, ne plus utiliser son smartphone pour se réveiller.
Ce qui permet idéalement de le laisser dans une autre pièce en se couchant, pour éviter de scroller dessus avant de s’endormir.
Réveil à aiguille, le réveil sur la montre, voire même la lumière du jours si vous n’avez pas de contraintes particulières pour vous réveiller à une heure précise.
Puis tout au long de la journée pour regarder l’heure, pas besoin non plus d’attraper son smartphone à longueur de journée, quand on peut se délecter d’une belle montre à mouvement automatique.
Entendre le mouvement faire son travail pour faire avancer les aiguilles, c’est prendre conscience du temps qui passe.
Ça provoque un sentiment particulier et ça peut aider à se mettre en mouvement quand on a tendance à procrastiner.
Conclusion
Je me rends bien compte de la praticité du smartphone.
Il évite de multiplier les objets, donc il est plus économique.
Puis on ne va pas se mentir, toutes les options que j’ai évoquées ajoute énormément de contraintes.
Des contraintes qu’on acceptait encore il y a quelques temps, mais qu’on pourrait difficilement supporter de nos jours.
Acheter un album de musique… Attendre plusieurs jours pour avoir ses photos…
Rien que ça, imaginez.
Mais c’est parce qu’il y a des contraintes que les choses prennent de la valeur et qu’elles finissent par retrouver du sens.
Si on en fait des formalités d’usage, alors elles finissent pas perdre toute leur saveur.
Puis si ça peut aider à retrouver du temps, alors personnellement je suis prêt à tous ces sacrifices de praticité.
Notre temps a une valeur inestimable et on a parfois tendance à l’oublier.
Si le smartphone n’était pas indispensable, je l’aurais tout simplement remplacé par un dumbphone (Un nokia 3310 en gros) !
Mais concrètement, de nos jours, c’est quasiement impossible de se passer de smartphone. Ne serait-ce que pour valider un paiement sur internet, ajouter un RIB, valider un virement…
Je ne parle même pas des choses qui sont “pratiques” et qui finiraient par manquer cruellement (Plan, Google maps, Citymapper, etc.).
Car ça a la limite on peut faire différemment, non, là je parle des choses essentielles.
Ça fait quelques mois que j’essaye de réduire ma consommation et je dois dire que le fait d’utiliser des objets analogiques (non numériques) m’a bien aidé.
C’est un sentiment indescriptible, mais on se reconnecte un peu avec le monde réel quand on fait l’effort de quitter le digital.
On finit ensuite par se demander ce qui justifie le prix exorbitant de notre smartphone, désormais dénué d’intérêt autre que celui de communiquer.